Dans les arts plastiques
Depuis toujours, l’Homme est intéressé par les illusions d'optique, et exploite les failles de notre vision. Dès l’Antiquité, des techniques architecturales étaient utilisées dans la construction de bâtiments de façon à tromper notre œil. Au IIIème siècle avant J-C, Le mathématicien Euclide avance des théories concernant le point de fuite, qui seront réutilisées au XIVème siècle par des peintres florentins tels que Raphaël, Michelangelo, Piero della Francesca, qui se servirent de ces théories pour créer un effet de perspective. Au XVIème siècle, Léonard de Vinci s’intéresse également à ce phénomène dans un domaine plus géométrique.
"L'école d'Athènes", Raphaël
Plus tard, au 20éme siècle, de nouveaux artistes s’affirment dans le domaine des illusions d’optique, dans la peinture, le dessin et les graphismes. C’est le cas de Salvador Dali (1904-1989) qui joue des trompe-l’œil, du Néerlandais Escher (1898-1972) qui excelle dans l’art de la perspective paradoxale, et Victor Vasarely (1908-1997), le père de l’art optique.
Trompe l'oeil : Perspective paradoxale (Escher) Art Optique (Vasarely)
portrait de Mae West en salon
(Salvador Dali)
Dans la rue
Il serait trop long de développer toutes les différentes façons dont les illusions d'optique sont exploitées dans les arts plastiques. Nous avons choisi de présenter des oeuvres modernes utilisant l'effet d'anamorphose. En effet, de nombreux artistes réalisent des trompe-l'oeil dans la rue, en représentant des scènes et des objets en trois dimensions sur l'asphalte. Ils sont de multiples nationalités, et restent la plupart du temps dans l'anonymat, néanmoins certains sont reconnus, comme Julian Beever, Eduardo R. Relero, Edgar Mueller, Manfred Stader, ou encore Kurt Wenner.
Nous avons réalisé un montage vidéo pour vous présenter quelques-unes des oeuvres de Julian Beever, l'artiste le plus connu dans ce domaine :
Ces impressionants tableaux sont réalisés grâce à l'effet d'anamorphose. En changeant de point de vue, l'illusion disparait et le travail de la perspective est révélé : la jambes de la baigneuse et son pied mesurent plusieurs metres et sont immenses par rapport au bassin.
Différents éléments composent l'escargot : le banc, le sol et un poteau. Sa coquille aux allure sphérique est en réalité ovale.
Certaines de ces illusions ne sont pas seulement destinées au plaisir des yeux ; d'autres sont aussi créées dans le but de dénoncer une injustice. Julian Beever se présente aussi comme un artiste engagé, dénnonçant les inégalités.